« Comment être entrepreneuse quand on est artiste ?”

Photo : Laurane Décombe

Photo : Laurane Décombe

Il y a déjà presque un mois, j’étais invitée à l’atelier Pause création à Lyon pour faire une pause entrepreneuse sur le thème « Comment être entrepreneuse quand on est artiste ?”.

Un échange très intéressant qui a notamment été retranscrit afin que vous puissiez le lire.

Je vous laisse donc avec l’interview et j’espère qu’elle vous sera utile.

Retranscription Interview :

Le 1er juillet dernier, Dessine Ta Boîte a eu la chance d’accueillir Florina ALEDO PEREZ, artiste entrepreneure au parcours professionnel hyper varié. Très jeune elle se met au dessin et expose ses premières œuvres avant d’osciller entre art graphique, communication et vidéographie. Depuis 2018, elle renoue avec la peinture et n’hésite pas à partager ses expériences avec toutes personnes intéressées notamment lors des Pauses Entrepreneuses de DTBQD. Zoom sur ce couteau-suisse qui assume fièrement son statut d’entrepreneur.

 Elle l’assume, le dit haut et fort, oui, Florina est une artiste entrepreneur. Elle reconnaît même se sentir un peu plus entrepreneur qu’artiste… Ce statut d’entrepreneur lui permet de faire éclater cette bulle artistique qui pousse parfois à ignorer sa clientèle. Il la motive à aller à la rencontre de son public pour mieux le comprendre et ainsi atteindre l’excellence dans son domaine.

 Florina sait de quoi elle parle car c’est très jeune, à l’âge de 16 ans, qu’elle expose pour la première fois ses peintures à l’huile et au couteau. Cette première expérience lui permet de s’habituer à la critique et d’assumer son art auprès du public.

« 15 ans après, c’est presque inné pour moi de présenter mon travail. »

 

Son parcours varié lui a permis de développer par la suite des éléments essentiels à son statut actuel d’auto-entrepreneur. C’est sur les bancs de l’école Émile Cohl que Florina exerce sa technique afin d’être, par la suite, bien plus libre dans la réalisation de son art. Elle a pu enrichir ses connaissances en travaillant dans la communication à l’école Presqu’île, compétence qu’elle considère aujourd’hui vitale pour le développement de son business.

Bien que son parcours soit jusqu’à présent exemplaire, Florina ALEDO le reconnaît, il est difficile de vivre de son art. Mais quelles en sont les principales raisons ? Selon Florina, le processus créatif crée une bulle incompatible avec l’étude de sa clientèle. L’artiste est alors focalisé sur sa création et oublie parfois de se soucier des envies de celui qui rend son activité viable : le client.

La plus grande des difficultés pour un artiste entrepreneur reste de discerner les actions bénéfiques à son business de celles qui servent seulement à flatter son égo. Phénomène inconscient, il est difficile pour l’artiste d’identifier ces moments où l’égo parle et donc de les remettre en question.

De plus, les artistes (dont Florina elle-même) seraient désorganisés !

« J’ai appris à être organisée parce que je n’avais pas le choix. »

 Selon Florina, le manque d’organisation mène à se focaliser sur des actions aux répercussions minimes. Un travail sur soi est la clé pour apprendre à mettre son énergie dans des activités bénéfiques pour le business de l’artiste.

Pour cela il faut véritablement prendre une posture d’entrepreneur. Sortir de sa bulle créative et mettre le pied du côté entrepreneurial du métier est une façon de se rendre compte du chemin parcouru et de visualiser la poursuite du projet. Florina a pris conscience de cet aspect dès ses débuts.

« Mon mari n’y croyait pas alors je lui ai montré mes fichiers Excel pour lui prouver (et me prouver à moi-même) que l’on pouvait vivre de ce métier. »

Lorsqu’on demande à Florina qui est sa source d’inspiration pour le développement de son business, elle mentionne de nouveau son mari. 

« Lui aussi est entrepreneur. Il confronte ses chiffres aux miens, on se soutient et cela crée une forme de challenge. Grâce à l’empathie de chacun sur le travail de l’autre, on arrive à se faire progresser mutuellement. »

Mais attention (l’artiste le répète), pour vivre de son art, il faut communiquer sur ce que l’on fait. Pas besoin de beaucoup de moyens ou d’extravagance, il suffit d’aller chercher son public en trouvant le moyen de communication le plus efficace. 

« Les gens ne peuvent pas deviner ce que l’on est en train de créer ! C’est à nous d’aller vers eux. »

Mais cela ne fait pas tout ! Développer son réseau est une façon d’acquérir plus de reconnaissance et ainsi élargir sa clientèle. S’entourer d’autres artistes prêts à nous conseiller et échanger des idées est aussi une facette essentielle du bien-être de l’artiste entrepreneur. S’entourer de personnes qui exercent le même métier que nous constitue un vrai soutien moral et un boost créatif très puissant. 

« Oui, c’est un métier passion mais il faut se battre tout le temps […]  Vous avez intérêt à avoir des compagnons d’armes ».